Cameroun : une vingtaine de civils camerounais et nigérians tués par des séparatistes dans le Sud-Ouest
- 65 autres ont été blessés.
Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Une vingtaine de civils ont été tués, dimanche et lundi, lors d'affrontements dans les régions frontalières entre le Cameroun et le Nigeria, a-t-on appris de sources concordantes, mardi.
Tout a commencé dimanche, lorsque « des terroristes séparatistes ont attaqué les localités des Kajifu et Obonyi situées dans l’arrondissement d'Akwaya, département de la Manyu dans la région du Sud-Ouest » du Cameroun, a indiqué à l’Agence Anadolu, mardi, Ekwalle Martin Ekwalle, maire de la commune d’Akwaya.
« Ils ont attaqué des habitations ainsi que des églises où des personnes étaient regroupées pour des cultes de dimanche. Ils ont voulu enlever des personnes pour les emmener avec eux, mais la population s’est opposée. Ils ont lâchement ouvert le feu sur nos populations. Entre dimanche et lundi, nous avons enterré 17 personnes. 65 autres personnes ont été blessés. La ville porte le deuil », a relevé le maire Ekwalle.
Selon le gouverneur du Sud-Ouest, qui a confirmé ce bilan, certaines personnes ont essayé de fuir Akwaya, dimanche, lors de ce raid pour se réfugier dans la localité de Bashu située à l’Etat de Cross River au Nigéria.
« Les personnes qui ont essayé de fuir vers le Nigéria ont été traquées par les séparatistes anglophones. A l’entrée du Nigéria, les séparatistes se sont affrontés aux riverains de Bashu. Nous avons sept membres de la communauté de Bashu qui ont été tués, lundi, par les séparatistes anglophones du Cameroun », a indiqué à l’Agence Anadolu, mardi, Cletus Obun, ancien parlementaire de l’Etat de Cross River au Nigeria.
Dans un communiqué, lundi, le groupe séparatiste Biafra du Nigéria a annoncé des représailles contre les séparatistes anglophones du Cameroun pour avoir tué, lundi, sept nigérians de la communauté Bashu de l’Etat de Cross River.
« Nous avons donné cinq jours aux Ambazoniens (séparatistes anglophones, NDLR) pour qu’ils présentent des excuses à nos leaders et à la communauté Bashu de l’Etat de Cross River. Sinon, nous allons fermer les frontières et attaquer les positions des combattants amazoniens », a indiqué dans son communiqué, le groupe séparatiste Biafra du Nigéria.
Le groupe Biafra a, par ailleurs, appelé la population de Cross River au calme en attendant que la situation soit réglée par les leaders séparatistes nigérians.
Ni les autorités nigérianes, ni celles du Cameroun n’ont réagi à cet incident qui a créé des tensions entre les deux groupes séparatistes qui, jusque-là, étaient en harmonie.